Pour la première fois, en 2022, l’association AIRES avait lancé une grande enquête d’attractivité, afin de mesurer les attentes des locataires des résidences de ses adhérents, et tenter de déterminer les éléments contribuant à leur bien-être. Retour sur quelques chiffres-clés.
Paru dans Universités & Territoires n° 161
En fin de matinée, le Délégué général de l’AIRES, Philippe Campinchi, avait donné en avant-goût de ce premier sondage réalisé par sa structure : 87% des étudiants interrogés considèrent leur résidence comme bien située ; 67% que leur ville fait quelque chose pour eux (« Ce n’est pas suffisant, mais c’est déjà quelque chose de fort »)… Mais en fin de journée, c’est Pierre Chavonnet, Directeur général adjoint de l’Institut Occurrence, qui est revenu plus en détail sur l’ensemble de ces résultats.
Pré/post Covid
Pour ce « baromètre d’attractivité des résidences AIRES », plus de 5 000 réponses ont été obtenues entre le 20 octobre et le 15 novembre derniers – ce qui fournit « un échantillon extrêmement robuste. » En termes de grandes tendances, dans les résidences comme en entreprises, « il y a un avant et un après Covid », les habitudes (visioconférences, télétravail…) prises à l’occasion de cette « séquence Covid étant désormais incroyablement ancrées. »
De la même façon, « le temps passé dans les résidences, amplifié pendant la séquence », se maintient aujourd’hui à un très haut niveau. Ce qui pose « la question du confort des étudiants, dans leurs chambres et dans les espaces communs. » Or ces derniers « n’ont pas l’air d’être si bien adaptés que cela pour travailler, parce qu’ils sont assez peu utilisés alors même que les répondants en connaissent parfaitement l’existence. »
Un enjeu : l’information
« Dans le parcours vers une résidence étudiante, le premier accès est l’information. » Or il apparaît que « l’endroit où l’on étudie n’est pas forcément le meilleur endroit où chercher une résidence » : 16% des résidents seulement ayant trouvé leur place grâce à leur établissement, contre un quart via le site Internet ou la marque de la résidence, un cinquième par le bouche-à-oreille, un autre cinquième via une plateforme dédiée… En outre, ils ne sont que 23% à avoir bénéficié de conseils dans leur recherche – ce qui est très peu, et nécessite un travail « sur l’accompagnement, la visibilité, l’information et la pédagogie » -, et 32% à estimer que leur établissement est bien au fait de l’offre de logements en résidences…
Bonne nouvelle en revanche : 87% déclarent que l’annonce de leur résidence ou appartement correspond bien à la réalité (et même un sur trois « tout à fait à la réalité »). C’est selon Pierre Chavonnet un score « tout à fait important », dans la mesure où « si je suis déçu par rapport à ce que l’on m’a vendu, à la promesse qui m’a été faite, ma première rencontre avec la résidence va susciter un premier sentiment très négatif. » Ainsi, la conformité « entre l’annonce et la réalité de l’annonce est l’un des leviers-clés de l’attractivité des résidences. »
Demande et attentes
Interrogés cette fois sur leur résidence en tant que telle, « nous avons des scores qui sont assez bons, puisqu’ils récoltent à chaque fois l’adhésion de plus des deux tiers des répondants. » La résidence, par exemple, est bien desservie par les transports en commun ou autres mobilités douces pour 76% d’entre eux. Concernant les équipements proposés, de manière générale, deux tiers les utilisent, un tiers ne les utilise pas – ce qui pose parfois, comme dans le cas des « parkings à voitures », une question quant à la « réalité de la demande ».
Dans tous les cas, dans les questions fermées comme dans les ouvertes, « deux choses » mobilisent tout particulièrement l’intérêt des résidents interrogés, « qui existent et qui sont utilisées par plus d’un répondant sur deux : les espaces collectifs, et du personnel à leur écoute. » Pour des personnes qui disent passer, pour la moitié d’entre eux, « plus de 5 heures par jour dans la résidence », ces enjeux ne sont évidemment pas anecdotiques…
Autre point de vigilance, moins satisfaisant : puisqu’ils sont 84% à déclarer « s’engager à titre personnel dans la transition écologique en adoptant une attitude responsable », ils sont aussi… 88% « à indiquer qu’il est important que leur résidence s’engage dans une stratégie en faveur de la transition écologique. » Et sur ce point, qu’il s’agisse d’un choix assumé des résidences ou d’un manque de communication, la marge de progression apparaît importante. D’autant qu’au sein de cette génération, « il y a ce militantisme qu’il va falloir prendre en compte, et entendre… »
Les atouts des résidences
Au demeurant, ces résultats globalement réjouissants concernant l’évaluation que ces jeunes font des résidences s’appliquent à d’autres domaines où l’on aurait pu les imaginer plus critiques (67% d’entre eux estiment que leur ville de résidence favorise la vie des étudiants et des jeunes) ou déprimés (87% déclarent que leur vie est agréable). « Nous avons été agréablement surpris, vraiment », a reconnu le représentant d’Occurrence, d’autant que ce chiffre est « très en décalage avec celui des jeunes à l’échelle nationale, et notamment des jeunes actifs. » Y aurait-il un effet bénéfique lié au « cadre de vie agréable » des résidences ? La question est posée.
Mais plus globalement, qu’apprécient-ils dans leur résidence ? L’équipement du logement, bien sûr, mais aussi un « lieu sécurisé » (presque un répondant sur deux), le « quartier d’implantation », la « fonctionnalité du logement », les « services proposés », les « espaces collectifs »… mais aussi, parfois, « le loyer » (fort logiquement, plus encore dans le logement conventionné que dans le privé).
Mieux encore : pour 85% d’entre eux, les services proposés par leur résidence « répondent globalement à leurs besoins » – et ils sont même un sur trois à estimer que c’est « tout à fait » le cas. Ce qui explique, sans doute, que les résidences AIRES obtiennent, à l’issue de ce questionnaire, une « moyenne satisfaisante de 7/10 en matière de recommandation », avec même 27% des locataires qui en font la promotion (et leur mettent 9 ou 10 sur 10).