FAQ

FAQ2024-03-25T15:48:59+01:00
Avez-vous des stratégies particulières d’implantation ? 2024-03-25T16:29:46+01:00
Les exploitants ont tous leurs propres critères d’appréciation pour lancer un projet. L’AIRES n’impose aucune grille et considère que l’exploitant est un professionnel prudent et responsable. Pourquoi ? Un exploitant, qui prend un engagement financier lourd sur une période minimum de 10 années, n’a aucun intérêt à accepter un projet de résidence situé dans une zone géographique trop éloignée des pôles d’enseignement publics et privés ou, de surcroit, à des conditions financières trop élevées qui viendraient compromettre son équilibre financier.
Le promoteur n’a pas les mêmes contraintes que l’exploitant. Il peut, sous une certaine forme, « vendre du rêve » alors que l’exploitant est ancré dans les réalités de la location aux étudiants. Certains projets soumis aux exploitants par des promoteurs sont systématiquement refusés car ils ne sont pas évalués comme crédibles ou semblent trop hasardeux à exploiter. Il faut être nuancé car le promoteur responsable s’intéresse à la qualité de l’exploitant car il a un devoir de conseil auprès des particuliers. Son image commerciale est également en jeu et s’il s’avère que les loyers propriétaires ne sont pas payés aux particuliers, le risque qu’il se retrouve mis en cause est grand. De fait, le petit promoteur est souvent moins regardant qu’un groupe de promotion et l’indépendant qui regarde un projet d’exploitation pour sa première opération moins averti et expérimenté qu’un groupe exploitant déjà plusieurs résidences.
La seule méthode qui existe est celle de l’intelligence territoriale.  C’est la boussole qui guide les exploitants : le nombre d’étudiants, le développement universitaire, l’attractivité de la ville, la localisation, les modalités de transports, les offres de logement existantes sont autant de critères à prendre en compte avant la prise à bail.
Le nombre d’étudiants sur le bassin universitaire est un des critères de référence pour les exploitants. En Ile-de-France, la DRHIL, qui a inventé le concept de géographie préférentielle, se réfère aux seules universités ou établissements de plus de 300 élèves . C’est une erreur manifeste car cette référence méconnait fortement le tissu régional de l’enseignement supérieur. La référence de la profession est toujours exhaustive : les étudiants en BTS et autres écoles de formations ne sont jamais oubliés. Notre référencement ne se limite pas aux universités ou à leurs antennes : c’est le nombre d’inscrits dans les E.P.C.S.C.P. (établissements privés et publics délivrant des formations post baccalauréat, des collectivités territoriales et organismes, privés et publics, administrant des établissements d’enseignement secondaire, agricole, technique et professionnel) qui est la référence.
Le temps de transport est une valeur indicative. La proximité des établissements et pôles d’enseignement supérieur (université Grandes Écoles, I.U.T. … ). Elles doivent également être bien desservies par différents moyens de transports en commun (bus, tram, métro…) permettant de rejoindre facilement le centre-ville et les gares centrales. Là encore, il y a une erreur à ne pas commettre qui est malheureusement préconisée par la DRHIL Ile-de-France. La définition du concept de géographie préférentielle est basée sur la notion des « 30 minutes de transport en commun » mais cette notion très précise est devenue normative. Dès lors, ne correspondant aucunement à une réalité urbaine cohérente, elle ne fait appel à aucune intelligence de vie étudiante : quid par exemple de l’horaire de passage du dernier bus le jeudi soir ?
Aujourd’hui, la quasi-totalité des territoires ont intégré l’importance de la place de l’enseignement supérieur et de la recherche pour leur développement économique, leur attractivité, leur visibilité et pour la formation de leurs citoyens. Pour autant, les approches et les stratégies mises en œuvre peuvent varier d’un territoire à l’autre : spécialisation dans certains domaines, enjeux de formation du plus grand nombre, reconversion économique, objectif de « renommée internationale »… Ces choix induisent des besoins très variables en infrastructures de logements pour rendre leurs territoires attractifs, voir adhésifs : quelles sont les cibles visées ? Les effectifs seront-ils stables ou en hausse rapide ? S’agit-il d’une mobilité régionale ou de nouveaux venus issus du monde entier ? Cette liste de situations particulières est loin d’être exhaustive. La notion de bassin de formation universitaire est à mettre en relation avec la notion de bassin de logement étudiant. Une ville qui n’a pas sur son territoire un établissement d’enseignement supérieur peut parfaitement accueillir une résidence universitaire, si elle est située sur des réseaux de transports qui la rendent accessible – c’est-à-dire incluse dans le bassin de formation universitaire.
L’attractivité intrinsèque d’un territoire est aussi un élément déterminant tant du point de vue de la géographie (mer, montagne, parc urbain pour des pique-niques, etc.) que des infrastructures existantes (musées, salles de concerts, bars, clubs de sports, etc.).
L’état des lieux du logement étudiant est toujours pris en compte : la place du diffus, les offres des CROUS, celle des concurrents (niveau des loyers, des services proposés…), etc. mais également la nature du projet a une incidence sur l’implantation. L’AIRES demande à ses adhérents d’exploiter des établissements d’hébergement d’un minimum de 50 lots avec une superficie minimale loi Carrez  de 16 m2 en Île-de-France et de 18 m2 dans les autres régions . Un projet de très grande résidence de 400 ou 500 lits peut avoir du sens et être plus éloigné du centre-ville car il repose sur le concept de résidence de vie autonome et une forte mutualisation des services.
Comment trouver un logement étudiant dans une résidence ? 2024-03-25T15:34:16+01:00

L’AIRES n’est pas une plateforme pour trouver un logement. Si vous en cherchez un, nous vous invitons à lire un article du Monde qui détaille les différentes possibilités :  https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/05/27/comment-trouver-un-logement-etudiant-pour-la-rentree_6081746_1657007.html. Nous avons invitons également à vous rendre directement sur les sites internets des résidences pour étudiants qui vous apparaissent intéressantes pour vous loger. La plupart des sites ont des FAQ qui répondront à vos nombreuses questions sur le processus de réservation d’un logement, les pièces nécessaires pour constituer son dossier, les conditions d’admission, le garant, visale ou encore comment effectuer une visite.

Pourquoi le manque de logement étudiant est-il chaque année au cœur de la rentrée universitaire ?2024-03-25T15:34:53+01:00

La raison est simple : l’offre de logements pour étudiants est structurellement insuffisante ; elle ne permet ni d’accompagner la démocratisation de l’enseignement supérieur, ni les nouvelles mobilités que l’on connaît avec le succès d’Erasmus ou celui de l’apprentissage dans le supérieur. Force est de constater que le nombre de constructions ne suit pas la courbe de la démographie et ne permet donc pas de rattraper le retard. Il suffit de rappeler que le nombre d’étudiants internationaux qui ont choisi la France pour étudier dépasse désormais la barre des 400 000. Il s’agit même, selon Campus France de la croissance la plus forte enregistrée depuis plus de 15 ans. Nous considérons qu’il manque au moins 250 000 logements étudiants en France.

Comment les locataires jugent leur résidence ? 2024-03-25T15:37:41+01:00

Le baromètre montre également que la vie dans les résidences est très majoritairement “agréable”, voire “très agréable” pour un quart des répondants. Au total 85% des répondants déclarent que leur vie est “agréable”. Ce résultat est à mettre en relation avec celui du moral des Français. Selon un étude IFOP d’août 2023, 74% d’entre eux se disent “pessimistes” en pensant à l’avenir. Chez les jeunes entre 16 et 24 ans, ils ne sont “que” 68% à le faire, et 65% pour les 25/34 ans. Les résidences apparaissent globalement bien situées géographiquement : 87% des résidents répondent par l’affirmative à cette question.  91% des répondants considèrent que la résidence est bien desservie par les transports en commun ou autre mobilité douce (vélos, trottinettes…). 84% jugent qu’elle est proche des commerces de proximité. 72% qu’elle est proche de leur établissement supérieur.

Pourquoi le court-séjour a été une revendication mise en avant par l’AIRES ? 2024-03-25T15:39:14+01:00

Depuis le début des années 2000, les résidences en habitat social ou libre sont confrontées aux changements de rythme de l’année universitaire, avec le succès d’Erasmus et la multiplication des stages depuis l’inscription de l’insertion professionnelle des étudiants dans les missions de l’Université. Le phénomène le plus récent est sans aucun doute celui de l’émiettement des durées et l’apparition de séjours ultra-courts. Le décrochage du taux d’occupation apparaît clairement à partir du mois de mars et même parfois dès février.

Pour répondre à ces nouveaux enjeux sociétaux, les parlementaires ont inventé dans la Loi égalité Citoyenneté (2017) un dispositif dérogatoire et expérimental autorisant « le gestionnaire d’une résidence universitaire qui n’est pas totalement occupée après le 31 décembre de chaque année à louer les locaux inoccupés, pour des séjours d’une durée inférieure à trois mois s’achevant au plus tard le 1er septembre ». Quelle que soit la nature de l’exploitant, qu’il soit public, social ou privé, la vacance locative demeure toujours le premier de ses problèmes. Le taux d’occupation varie naturellement entre résidences universitaires en habitat social et celles en habitat privé, entre Paris et les régions. Grâce à ce dispositif, entre 2016 et 2019, le taux d’occupation a progressé de 6,17% selon l’AIRES. Ce dispositif a été pérennisé par la Loi.

Pourquoi faut-il favoriser les investissements des particuliers ? 2024-03-25T15:39:38+01:00

Les aides fiscales de l’Etat auprès des particuliers sont un sujet fondamental. Du point de vue du développement territorial de l’enseignement supérieur, cela a historiquement permis de produire des résidences étudiantes dans des villes où le CROUS ne souhaitait pas s’installer comme Fréjus, Saint-Raphaël ou encore Bastia. Plus récemment, nous constatons que les fonds d’investissement publics ou privés privilégient toujours les métropoles au détriment des villes moyennes. Force est de constater que les investisseurs en bloc ne se ruent pas pour investir à Limoges ou Nevers et que très souvent l’épargne individuel en particulier avec le Censi-Bouvard est la seule solution pour sortir de terre une résidence pour étudiants.

Les exploitants des résidences étudiantes contribuent ainsi à l’égalité territoriale des conditions d’étude des étudiants. Il faut rappeler le rôle régulateur urbain des résidences pour étudiants qui est trop souvent oublié. L’exploitation rigoureuse et fonctionnelle des résidences services est souvent une garantie de qualité. Le secteur des résidences services, à la différence par exemple parfois du logement étudiant diffus qui existe dans les métropoles, est très strict par exemple avec les normes de sécurité incendie. On ne trouve pas de chambres trop petites, ni de logements inadaptés comme dans le cas de colocations sauvages, ou encore de sanitaires défectueux,…

Comment l’AIRES a estimé ce manque ?  2024-03-25T15:35:31+01:00

Le chiffre de 250 000 logements étudiants a été établi à partir d’un calcul prenant en compte le nombre d’étudiants, le nombre de logements et les objectifs de la France. Pour la rentrée 2022/2023, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation table sur un effectif d’environ 2,93 millions d’étudiants. Ce chiffre correspond à une augmentation de 120 000 étudiants. Ensuite, en 2018, avec la stratégie «Bienvenue France», la France s’est fixé l’objectif d’accueillir un demi-million d’étudiants étrangers à l’horizon 2027. A savoir 100 000 étudiants internationaux supplémentaires par rapport à ceux accueillis en 2023 – comment va-t-elle les héberger ? Bref, une analyse de ces chiffres montre qu’il manque, peu ou prou, 250 000 logements pour atteindre l’objectif fixé en 2011.

Quelles sont les stratégies d’implantation sur les territoires ? 2024-03-25T15:36:10+01:00

Les exploitants ont tous leurs propres critères d’appréciation pour lancer un projet. L’AIRES n’impose aucune grille et considère que l’exploitant est un professionnel prudent et responsable. Pourquoi ? Un exploitant, qui prend un engagement financier lourd sur une période minimum de 10 années, n’a aucun intérêt à accepter un projet de résidence situé dans une zone géographique trop éloignée des pôles d’enseignement publics et privés ou, de surcroît, à des conditions financières trop élevées qui viendraient compromettre son équilibre financier. La seule méthode qui existe est celle de l’intelligence territoriale.  C’est la boussole qui guide les exploitants : le nombre d’étudiants, le développement universitaire, l’attractivité de la ville, la localisation, les modalités de transports, les offres de logement existantes sont autant de critères à prendre en compte avant la prise à bail.

Que pensez-vous du concept de géographie préférentielle ? 2024-03-25T15:36:40+01:00

La crise de cette rentrée nous rappelle qu’il faudrait commencer par avoir des logements pour tous les étudiants. Ceci étant dit, ce concept inventé par la DRHIL Ile-de-France se réfère aux seules universités ou établissements de plus de 300 élèves. C’est une erreur manifeste car cette référence méconnaît fortement le tissu régional de l’enseignement supérieur, en oubliant certaines formations…  La définition du concept de géographie préférentielle est basée sur la notion des « 30 minutes de transport en commun » mais cette notion très précise est devenue normative. Dès lors, ne correspondant aucunement à une réalité urbaine cohérente, elle ne fait appel à aucune intelligence de vie étudiante : quid par exemple de l’horaire de passage du dernier bus le jeudi soir ?

L’appartement (ou la résidence) correspond-il à la réalité de l’annonce ? 2024-03-25T15:37:09+01:00

La ville universitaire est un atout pour la résidence, et peut répondre aux nouveaux enjeux d’attractivité à condition que l’audace retrouve ses lettres de noblesse en politique. La ville universitaire, un atout majeur. Dès 2022, le Baromètre d’attractivité des résidences a permis de revenir sur ce sujet à travers une question : « Diriez-vous que l’annonce / la description que vous avez eue de la résidence et de votre appartement correspond à la réalité ? » En 2023, 85% des répondants (contre 87% la première année) déclarent que l’annonce de leur résidence correspond à la réalité. Nous sommes donc trés loin de l’idée reçue concernant les « mauvaises surprises ».

Pourquoi faut-il réserver des terrains pour le logement utile socialement ? 2024-03-25T15:38:10+01:00

Le besoin urgent et quantitativement important de logements pour les étudiants se concentre dans les grandes métropoles – l’Île-de-France en tête. Or, c’est dans ces territoires que le prix du foncier a le plus “flambé” ces dernières années, rendant difficile la production de résidences étudiantes, tout en gardant des objectifs de prix de loyers conformes au pouvoir d’achat d’une grande partie des étudiants. L’AIRES propose que des terrains appartenant à des propriétaires privés, des collectivités ou à l’Etat, puissent être réservés et affectés au logement étudiant sous réserve qu’il s’engage à respecter le plafond fixé par la garantie VISALE. En Espagne, il s’agit de terrains dits “dotationnels”. Ces terrains “ dotationnels” pourraient faire l’objet d’une simplification et d’une réduction des délais dans les procédures liées au dépôt, à l’instruction et à la délivrance des permis de construire de logements dédiés aux jeunes…

Comment agir sur la précarité étudiante ? 2024-03-25T15:58:14+01:00
L’AIRES propose trois mesures qui prennent une nouvelle dimension avec la montée de la précarité étudiante :
  • Valoriser l’engagement (ou l’emploi) étudiant dans les Résidences. Certains gestionnaires emploient des étudiants quelques heures par mois pour développer des missions d’animation dans des Résidences Universitaires… Nous proposons de définir un cadre avec les établissements universitaires concernés pour encadrer cette pratique et s’assurer que ces petits jobs au sein des résidences soient en rapport avec la formation de l’étudiant.
  • Impliquer le service civique dans l’accompagnement au logement. Les associations gestionnaires, organismes à but non lucratif et donc éligibles pour accueillir des jeunes en service civique, pourrait ainsi proposer des missions et participer à la promotion de l’engagement des jeunes.
  • Autoriser et sécuriser le donnant-donnant en Résidence Universitaire. Depuis quelques années, certaines collectivités développent des dispositifs fonctionnant sur le mode du donnant-donnant. Pourquoi cette pratique du donnant-donnant ne se déclinerait-elle pas dans les Résidences Universitaires ? Notre proposition consiste à autoriser un gestionnaire à proposer une réduction du loyer d’un étudiant en échange d’un certain nombre d’heures de bénévolat dans la Résidence Universitaire. Bien entendu, il faut définir précisément le cadre juridique afin de cadrer une pratique innovante.
L’information sur le logement étudiant est-elle accessible ? 2024-03-25T15:58:30+01:00
La première des difficultés pour un étudiant est de pouvoir accéder à un logement, dans une période précise qui est celle de la rentrée universitaire de chaque année. L’engorgement en septembre est lié à un phénomène entonnoir : la quasi-totalité des étudiants rentre en formation à la même période et recherche un logement pour cette date. Il ne faut pas se tromper et croire que l’accès à l’information serait la solution miracle. Il s’agit d’un mirage… et nous ne sommes plus dans les années 70 quand le CROUS était quasiment seul !
C’est le nombre de logements plus que l’accès à l’information qui manque. De ce point de vue, l’idée selon laquelle un guichet unique simplifierait l’accès est totalement erronée. La multiplicité des canaux demeure la meilleure des garanties pour fluidifier le système. Rappelons, que là encore le législateur a eu la pertinence de le reconnaître lors de la rédaction du décret sur les résidences universitaires, en instaurant une commission d’orientation qui définit les choix qui doivent prédominer et qui permet à l’exploitant de remplir sa résidence au fil de l’eau plutôt qu’une commission d’attribution qui contraindrait l’étudiant à attendre la réunion de cette commission.
Le développement d’internet a permis aux étudiants d’avoir accès à l’information : les plateformes publiques comme Lokaviz ou privées comme celle de l’Adele, de Studapart ou Immojeune sans oublier celles de la plupart des exploitants ou de quelques établissements d’enseignements supérieurs jouent ce rôle. Il faut néanmoins continuer à amplifier et faciliter l’information en particulier l’information de proximité. Des services logements ont d’ailleurs commencé à se créer dans les Universités, à l’image de ce qui existe déjà dans la quasi-totalité des écoles. Des universités comme Paris-Dauphine ont créé un Service logement et invitent les autres à suivre cet exemple.
Pourquoi dîtes vous que le rythme de l’année est problématique pour les exploitants ? 2024-03-25T16:30:13+01:00
Ceci étant dit, le rythme de l’année universitaire n’est plus adapté aux évolutions et aux réalités du monde de l’enseignement supérieur. Nous le constatons lors de la rentrée universitaire avec les articles décriant le manque cruel de logements en France puis un décrochage du taux d’occupation qui apparaît clairement à partir du mois de mars et même parfois dès février.
Depuis le début des années 2000, les résidences en habitat social ou libre sont confrontées aux changements de rythme de l’année universitaire, avec le succès d’Erasmus et la multiplication des stages depuis l’inscription de l’insertion professionnelle des étudiants dans les missions de l’Université. Le phénomène le plus récent est sans aucun doute celui de l’émiettement des durées et l’apparition de séjours ultra-courts . Pour répondre à ces nouveaux enjeux sociétaux, les parlementaires ont pérennisé dans la Loi 3DS (2021) un dispositif dérogatoire autorisant « le gestionnaire d’une résidence universitaire qui n’est pas totalement occupée après le 31 décembre de chaque année à louer les locaux inoccupés, pour des séjours d’une durée inférieure à trois mois s’achevant au plus tard le 1er octobre ».
Quelle que soit la nature de l’exploitant, qu’il soit public, social ou privé, la vacance locative demeure toujours le premier de ses problèmes. Le préavis est d’un mois dans le cas d’un bail meublé, un délai de résiliation souple qui a facilité le turn-over étudiant. D’autres pays d’Europe privilégient un bail ferme ce qui offre à l’exploitant une gestion plus maitrisé de son taux d’occupation. Bien entendu, le taux d’occupation varie entre résidences universitaires en habitat social et celles en habitat privé, entre Paris et les régions. Il existe dans d’autres pays comme au Japon ou au Brésil deux rentrées universitaires qui offrent l’avantage de lisser période de stages et d’étude et qui évitent d’avoir des locaux vides… Comment accueillir des étudiants apprentis et les loger lorsque l’alternance varie entre 2 jours, 3 jours, 1 semaine, trois semaines, etc. ? Ne faudrait-il pas inciter les formations, dans le respect de leur autonomie, à harmoniser des pratiques ?
Les opérateurs de résidences pour étudiant ont-ils un cahier des charges prenant en compte les problématiques environnementales ?2024-03-25T16:30:47+01:00
Qu’elles soient structurelles (sensibilité environnementale, développement des nouvelles technologies, etc.) ou potentiellement récurrentes (canicule…), certaines évolutions et situations pèsent désormais d’un poids suffisamment fort pour que tous les acteurs de la chaîne des résidences soient contraints de s’emparer de ces enjeux pour y apporter des réponses concrètes.
L’adaptation à marche forcée des services de vie étudiante avec une nouvelle place du télé-enseignement est en cours. Les études convergent sur ce point : aucun étudiant n’appelle de ses vœux un retour en arrière, aux seuls cours magistraux en amphi couplés à des TD en petits groupes, exclusivement dans l’enceinte de l’Université. De fait, il faut vivre avec son temps ! Selon l’enquête de la FAGE, 81% des étudiants souhaitent que le numérique se développe à l’Université (58% l’envisagent en complément du présentiel, 23% en remplacement pur et simple de ce dernier). Selon une étude Inkidata pour Repeat-Les Influenceurs, réalisée avec Open Partners, les étudiants semblent même avoir une idée assez précise de leur semaine idéale de travail : 2,5 jours au domicile, 2 jours au sein de l’établissement d’enseignement supérieur, auxquels s’ajoute une demi-journée de travail dans un espace dédié, sur le modèle du coworking.
Mieux qu’une simple évolution des pratiques, cette véritable révolution des « modes d’enseigner » promet aussi, si l’on parvient à l’appréhender sans précipitation, des métamorphoses profondes de « l’enseignement à la papa ». On a pu à ce titre relever d’indéniables effets positifs de ces nouveaux usages, pendant le confinement, là où les enseignants et établissements ont accepté de jouer pleinement le jeu du distanciel : d’abord, une inversion de la relation enseignant/enseigné, quand les étudiants ont aidé certains enseignants à se familiariser avec les plateformes, rendant ainsi plus proactives les interactions ; ensuite, une hausse de la participation des étudiants via les tchats, au sein des cours à distance bien gérés, voire de plus denses interactions entre pairs.
Toutes ces réflexions auront un impact sur la conception des bâtiments, les espaces et leur distribution : il faut repenser le lieu de vie, et envisager pour ce faire les espaces dans leur totalité (espaces communs/collectifs, mais aussi couloirs, terrasses, parkings, pelouses…). Les logements en tant que tels sont eux aussi interrogés : quelle forme leur donner, à l’avenir ? Logements individuels, collectifs, partagés, ou encore d’autres formes, plus ou moins hybrides, à inventer ? En fonction de la réponse qui aura été donnée à la question précédente, il conviendra alors de se demander quels équipements réserver à la « cellule privative » et quels équipements proposer au sein des espaces communs ou partagés.
Peut-on rêver de résidences satellites de l’Université ? A ce dernier titre, Sciences-Po a récemment mis en place le concept du double campus : un campus réel, consacré à des travaux de groupe, et un campus virtuel, proposant des cours et ressources en ligne. Ceci, entre autres, pour répondre à la demande des étudiants internationaux qui ne pouvaient pas se déplacer. Cette idée rejoint celle du « Campus augmenté ».
Mais dans ce cas, ne pourrait-on pas imaginer que les résidences deviennent partie intégrante de ce campus augmenté, « satellites » à part entière de l’Université ? Une hypothèse qui, à condition d’être minutieusement envisagée sous tous ses angles, ne paraît pas aussi fantaisiste qu’on pourrait le croire…
Enfin, pour conclure sur ce point, nous voudrions mettre l’accent sur la construction industrielle, et en particulier la construction modulaire, qui est un procédé permettant la livraison rapide et à coût restreint d’une offre massive de nouveaux logements. En 2010, un appel à projets national lancé par le CNOUS a abouti à la création d’une dizaine de résidences. Depuis lors, les acteurs concernés attendent un nouvel élan.
Quelle est la fourchette des prix pratiqués dans les résidences ? 2024-03-25T16:31:42+01:00
Nous ne pouvons pas répondre à votre question pour la simple et bonne raison que les données consolidées n’existent pas. Elles ne sont pas pour autant clandestines et cachées :
  • Sur un territoire identifié, le montant du loyer est une donnée accessible car il est, la plupart du temps, public et affiché sur les sites internet ou sur les plateformes de réservation. Soulignons qu’il prend la forme d’une fourchette, d’une indication « à partir de » et non d’une moyenne… Le nombre de logements avec le montant de son loyer est très rarement précisé.
  • L’affichage du coût des services dans chaque résidence avec service est lui aussi public au niveau de chaque établissement.
Le travail de consolidation à l’échelon d’un territoire est réalisé lors des études de faisabilité d’un projet par l’exploitant (en interne ou en externe). Ces études sont confidentielles et ne sont jamais communiquées à l’AIRES. Les Agences d’urbanismes (FNAU) avec les Observatoires territoriaux du logement étudiant envisagent de travailler ce sujet. Il n’existe donc pas de base de données nationales sur les loyers étudiants. Des offres de produits variés et à des tarifs différenciés répondent à des besoins et des publics différents. Le monde étudiant est hétérogène : les étudiantes et étudiants n’ont ni les mêmes moyens ni les mêmes envies.
En ce qui concerne le coût des logements, c’est très variable et oscille entre des tarifs équivalents à ceux du CROUS à des prix beaucoup plus élevés dans le privé. Cela dépend de nombreux critères dont celui de la localisation, du niveau de services et du public cible recherché.
Le prix n’est-il pas trop élevé ? 2024-03-25T16:32:07+01:00
Si on se place du point de vue de l’étudiant, le loyer sera toujours trop élevé.  Si on se place du point de vue de l’investisseur, il sera toujours trop faible. C’est donc une recherche d’équilibre qui est complexe à réaliser qui est au cœur du métier d’exploitant. C’est d’ailleurs l’effet ciseau qui avait amené, avec une grande pertinence, les sénateurs, lors du débat sur la loi ALUR à se positionner. Bref, les exploitants ont intérêt à ce que les étudiants puissent continuer à payer leur loyer. Le prix du loyer ne doit donc pas écraser le budget de l’étudiant. Il est donc également impératif que les étudiants disposent des ressources nécessaires.
En matière de tarif des loyers pour étudiants, ce sont donc des tendances générales que l’on peut souligner. Le montant maximum de la garantie VISALE, mise en place par Action Logement, est accordée si le montant du loyer (charges comprises) est inférieur ou égal à 600 € sur l’ensemble du territoire, sauf 800 € en Ile-de-France. VISALE est une grande réussite et s’est petit à petit installée dans le paysage. De fait, cette garantie agit positivement sur le montant des loyers : les exploitants la prennent de plus en plus en compte pour construire leur offre.
Enfin, dans le parc privé, lorsque l’offre augmente, la tendance à la baisse des loyers suit le mouvement. En effet, une observation attentive des prix des loyers en Résidences pour étudiants privées montre qu’ils sont sujets à l’autorégulation. A Nantes, par exemple, le manque de logements étudiants s’était fait cruellement sentir dans les années 90. Aujourd’hui, le nombre de Résidences pour étudiants a de facto régulé le prix des loyers. D’autres villes comme Grenoble, Marseille, Rennes, Toulon, Avignon, Nîmes… suivent actuellement la même tendance pour le plus grand bonheur des étudiants. A Paris, la crise du COVID-19 a freiné l’arrivée d’étudiants internationaux et a entraîné, dans les résidences qui accueillaient principalement des étudiants américains ou chinois, une baisse des loyers. Une conclusion simple s’impose : favoriser le développement du logement étudiant et augmenter l’offre est donc la meilleure des garanties pour avoir des loyers en baisse.
Quels services sont généralement prodigués ?2024-03-25T16:32:27+01:00
Depuis toujours,  les exploitants sont invités à étoffer l’offre de services. Dans ce domaine, les pistes à explorer sont nombreuses, dont les seules limites sont celles de l’imagination… jointes à celles de la faisabilité. En matière de santé, par exemple, les résidences pourraient gagner à tisser des liens avec la médecine universitaire, les associations de prévention ou de santé mentale, pour devenir un relais efficace. A minima, tenir à disposition des résidents les numéros, contacts et adresses utiles. Ou, de manière plus proactive, former les gestionnaires établis sur place aux Premiers Soins et Premiers Soins en Santé Mentale…
Dans un tout autre domaine, celui de la convivialité (mais qui contribue peut-être autant au bien-être étudiant…), la palette des propositions attractives est large, qui inclut par exemple la mise à disposition d’une cuisine / salle de préparation pour organiser des fêtes en commun, le soin apporté aux branchements en matière de système de sonorisation… voire d’insonorisation de certains espaces pour garantir la tranquillité des uns même quand les autres se détendent en collectif.
Dans les faits, si les exploitants de résidence n’ont pas vocation à pallier l’intégralité des manques des établissements d’enseignement supérieur, ils sont les mieux placés pour offrir des lieux et des espaces complémentaires (comme des salles pour les travaux à distance menés collectivement, par exemple) voire, pour ceux qui le souhaitent, développer des ressources propres pour augmenter leur attractivité.
Pour ce faire, ils peuvent compter sur des étudiants, qu’ils pourraient d’ailleurs intégrer en partie dans le processus décisionnel : premiers intéressés, dotés d’une imagination sans limite, ils pourraient expérimenter des choses et donner des idées, permettant ainsi de maintenir le lien avec la communauté des résidents, de bénéficier d’ambassadeurs « pairs » pour les activités, et de suivre au jour le jour les évolutions des usages étudiants.
En l’absence d’un financement spécifique du logement social étudiant, les collectivités locales comme les bailleurs sociaux qui choisissent d’investir doivent jongler avec ce qui existe. Conçus pour financer le logement familial, les aides à la pierre ou les prêts locatifs sont adaptés pour financer du logement orienté vers un habitat de longue durée, et ne permettent pas aux investisseurs de programmer des surfaces communes utiles à la vie étudiante et à un apprentissage de la vie sociale, ni des surfaces de services nécessaires à cet habitat de courte durée.
Tous les acteurs et spécialistes de la vie étudiante reconnaissent la nécessité de développer des espaces collectifs au sein des résidences. Le développement de ces espaces conviviaux, permettant le travail universitaire ou la vie sociale des résidences, se heurte aujourd’hui à la structure même du montage économique des opérations de résidences étudiantes. Alors que la loi ALUR instaure l’obligation de la présence de ces surfaces, il serait opportun d’étudier un dispositif de financement de l’investissement nécessaire soit par une contribution spécifique des acteurs locaux (collectivités ou établissements), soit par un financement spécifique attaché aux prêt sociaux octroyés pour chaque résidence, soit par un dispositif d’aide à la production de ces surfaces.
Et internet ? 2024-03-25T16:32:42+01:00
Pour les étudiants, que ce soit pour leurs études, leurs loisirs ou pour garder un contact avec leurs familles éloignées, la connexion internet est devenu aussi importante que les fournitures de base (eau, électricité, chauffage,…). L’équipement des résidences étudiantes doit être une priorité pour asseoir l’attractivité de nos territoires et de nos établissements. Cette reconnaissance de l’importance de la connexion doit s’accompagner de la création d’un modèle économique afin que l’investissement à consentir ne soit pas à la charge unique des usagers étudiants.
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