Ceci étant dit, le rythme de l’année universitaire n’est plus adapté aux évolutions et aux réalités du monde de l’enseignement supérieur. Nous le constatons lors de la rentrée universitaire avec les articles décriant le manque cruel de logements en France puis un décrochage du taux d’occupation qui apparaît clairement à partir du mois de mars et même parfois dès février.
Depuis le début des années 2000, les résidences en habitat social ou libre sont confrontées aux changements de rythme de l’année universitaire, avec le succès d’Erasmus et la multiplication des stages depuis l’inscription de l’insertion professionnelle des étudiants dans les missions de l’Université. Le phénomène le plus récent est sans aucun doute celui de l’émiettement des durées et l’apparition de séjours ultra-courts . Pour répondre à ces nouveaux enjeux sociétaux, les parlementaires ont pérennisé dans la Loi 3DS (2021) un dispositif dérogatoire autorisant « le gestionnaire d’une résidence universitaire qui n’est pas totalement occupée après le 31 décembre de chaque année à louer les locaux inoccupés, pour des séjours d’une durée inférieure à trois mois s’achevant au plus tard le 1er octobre ».
Quelle que soit la nature de l’exploitant, qu’il soit public, social ou privé, la vacance locative demeure toujours le premier de ses problèmes. Le préavis est d’un mois dans le cas d’un bail meublé, un délai de résiliation souple qui a facilité le turn-over étudiant. D’autres pays d’Europe privilégient un bail ferme ce qui offre à l’exploitant une gestion plus maitrisé de son taux d’occupation. Bien entendu, le taux d’occupation varie entre résidences universitaires en habitat social et celles en habitat privé, entre Paris et les régions. Il existe dans d’autres pays comme au Japon ou au Brésil deux rentrées universitaires qui offrent l’avantage de lisser période de stages et d’étude et qui évitent d’avoir des locaux vides… Comment accueillir des étudiants apprentis et les loger lorsque l’alternance varie entre 2 jours, 3 jours, 1 semaine, trois semaines, etc. ? Ne faudrait-il pas inciter les formations, dans le respect de leur autonomie, à harmoniser des pratiques ?