Depuis toujours,  les exploitants sont invités à étoffer l’offre de services. Dans ce domaine, les pistes à explorer sont nombreuses, dont les seules limites sont celles de l’imagination… jointes à celles de la faisabilité. En matière de santé, par exemple, les résidences pourraient gagner à tisser des liens avec la médecine universitaire, les associations de prévention ou de santé mentale, pour devenir un relais efficace. A minima, tenir à disposition des résidents les numéros, contacts et adresses utiles. Ou, de manière plus proactive, former les gestionnaires établis sur place aux Premiers Soins et Premiers Soins en Santé Mentale…
Dans un tout autre domaine, celui de la convivialité (mais qui contribue peut-être autant au bien-être étudiant…), la palette des propositions attractives est large, qui inclut par exemple la mise à disposition d’une cuisine / salle de préparation pour organiser des fêtes en commun, le soin apporté aux branchements en matière de système de sonorisation… voire d’insonorisation de certains espaces pour garantir la tranquillité des uns même quand les autres se détendent en collectif.
Dans les faits, si les exploitants de résidence n’ont pas vocation à pallier l’intégralité des manques des établissements d’enseignement supérieur, ils sont les mieux placés pour offrir des lieux et des espaces complémentaires (comme des salles pour les travaux à distance menés collectivement, par exemple) voire, pour ceux qui le souhaitent, développer des ressources propres pour augmenter leur attractivité.
Pour ce faire, ils peuvent compter sur des étudiants, qu’ils pourraient d’ailleurs intégrer en partie dans le processus décisionnel : premiers intéressés, dotés d’une imagination sans limite, ils pourraient expérimenter des choses et donner des idées, permettant ainsi de maintenir le lien avec la communauté des résidents, de bénéficier d’ambassadeurs « pairs » pour les activités, et de suivre au jour le jour les évolutions des usages étudiants.
En l’absence d’un financement spécifique du logement social étudiant, les collectivités locales comme les bailleurs sociaux qui choisissent d’investir doivent jongler avec ce qui existe. Conçus pour financer le logement familial, les aides à la pierre ou les prêts locatifs sont adaptés pour financer du logement orienté vers un habitat de longue durée, et ne permettent pas aux investisseurs de programmer des surfaces communes utiles à la vie étudiante et à un apprentissage de la vie sociale, ni des surfaces de services nécessaires à cet habitat de courte durée.
Tous les acteurs et spécialistes de la vie étudiante reconnaissent la nécessité de développer des espaces collectifs au sein des résidences. Le développement de ces espaces conviviaux, permettant le travail universitaire ou la vie sociale des résidences, se heurte aujourd’hui à la structure même du montage économique des opérations de résidences étudiantes. Alors que la loi ALUR instaure l’obligation de la présence de ces surfaces, il serait opportun d’étudier un dispositif de financement de l’investissement nécessaire soit par une contribution spécifique des acteurs locaux (collectivités ou établissements), soit par un financement spécifique attaché aux prêt sociaux octroyés pour chaque résidence, soit par un dispositif d’aide à la production de ces surfaces.